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Lire et voir ; Lire et voir : [Réception]

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Question mark in circle
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Abstract

Le théâtre, étymologiquement « lieu d’où l’on voit » (theatron), implique des dispositifs qui orientent plus ou moins nettement le regard du spectateur. L’optique de la scène à l’italienne tend ainsi à construire une vision vectorisée et hiérarchisée : structurée par les exigences de la perspective, elle suppose un point de vue privilégié, capable d’embrasser l’ensemble du spectacle et de lui donner son sens. Une telle optique peut être soutenue ou explicitée par les graphies qui s’écrivent sur scène. Mots, phrases ou textes donnés à lire guident le regard du spectateur, lui imposant ce qu’il doit voir ou, de manière moins contraignante, l’accompagnant dans la sélection et la hiérarchisation des éléments présents sur scène.Mais, au théâtre, il ne s’agit pas toujours de lire pour mieux voir. Les graphies qui envahissent la scène contemporaine peuvent aussi inviter le spectateur à déplacer son regard. Elles le détournent d’éléments traditionnellement centraux, notamment les acteurs, pour lui suggérer d’autres modes d’intelligence du spectacle ou lui offrir d’autres points d’accroche imaginaires et émotionnels. En ce sens, les graphies contribuent à déconstruire les rapports hiérarchiques traditionnels entre les éléments présents sur scène. Le spectateur, qui ne peut tout voir et tout lire, est amené à opérer sa propre sélection parmi ces éléments : les graphies tendent aussi à diffracter la réception. Il s’agit dès lors de lire pour voir autrement, et pour voir différemment des autres spectateurs : l’impossibilité de tout lire et de tout voir invite chacun à construire sa propre vision et sa propre lecture, nécessairement singulières.