Elsevier Masson, Encéphale, 1(42), p. 1S3-1S11
DOI: 10.1016/s0013-7006(16)30014-8
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La reconnaissance de la place essentielle des troubles cognitifs dans le trouble de l'humeur dépressif récurrent est plutôt récente, alors même qu'ils font partie intégrante de la définition de l'état dépressif. Cette revue non exhaustive des principales méta-analyses de la littérature souligne la fréquence de ces déficits cognitifs, au-delà de la phase aigüe, et à des degrés variables, à tous les âges. Ces troubles concernent un spectre large de domaines allant de la cognition « froide » (attention, mémoire, fonctions exécutives) à la cognition « chaude » (biais émotionnel négatif), la cognition sociale (empathie, théorie de l'esprit), l'estime de soi. Différents facteurs, comme les caractéristiques cliniques de l'épisode dépressif, l'âge de début des troubles thymiques, les comorbidités etc. influencent la sévérité des troubles cognitifs, qui sont souvent corrélés à la sévérité de la dépression. Le lien entre les performances cognitives et le fonctionnement général est encore controversé et discuté à la lumière de la synthèse des dernières données. L'exploration de ces troubles cognitifs et de leur évolution avec le traitement nécessite des outils qui répondent à certains critères de sensibilité, fiabilité, de corrélation à l'état fonctionnel et de facilité d'utilisation. Le développement d'outils basés sur les technologies du numérique pourrait répondre à ces exigences et contribuer ainsi à prendre en considération les cibles cognitives spécifiques dans le traitement de la dépression.