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Les pathologies psychiatriques sont extrêmement fréquentes en prison et le vieillissement de la population carcérale doit nous interroger sur la place de la psychiatrie du sujet âgé en milieu pénitentiaire. En effet, environ un détenu sur deux âgé de plus de 60 ans présente une pathologie psychiatrique. Parmi les pathologies les plus fréquentes, l’épisode dépressif caractérisé occupe une place importante avec une prévalence de 30 à 50 %, de même que les troubles de personnalité qui touchent environ un sujet incarcéré de plus de 60 ans sur trois. Par ailleurs, les prises en charge s’avèrent extrêmement complexes en prison et ces pathologies ne sont que rarement traitées chez les détenus âgés. De plus, l’environnement carcéral, de par sa richesse en événements stressants, peut avoir un effet délétère voire pathogène chez certains sujets. La situation des détenus âgés est donc extrêmement préoccupante. Cette population fragilisée par une double vulnérabilité (âge élevé et incarcération) est largement exposée aux pathologies psychiatriques. De plus, l’augmentation du nombre de détenus âgés, liée à la fois au vieillissement de la population de détenus condamnés à de longues peines et à l’incarcération de sujets âgés condamnés pour des faits récents devrait probablement majorer ces problématiques dans les années futures.