Centre National de la Recherche Scientifique, Annales de Demographie Historique, 1( no 101), p. 11-31, 2001
DOI: 10.3917/adh.101.0010
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Les différences de mortalité entre les familles fournissent un indice de l'importance des comportements inobservés conditionnant à la santé. Par exemple, si la plus faible mortalité était due à des attitudes personnelles apprises au cours de l'enfance, elle devrait se manifester jusqu'aux âges élevés. Dans cet article sont utilisées des données provenant d'une commune belge, au xixe siècle, afin de préciser les différences de mortalité entre les familles de deux manières. Tout d'abord, un indice de l'exposition des enfants à la maladie est construit en comptant le nombre de décès à moins de 15 ans dans chaque famille. Ensuite, l'effet global des différences entre les familles est calculé grâce à un modèle aléatoire qui permet d'estimer la variance de « l'effet famille ». Les deux mesures mettent en évidence un effet familial fort pendant l'enfance, qui diminue après 15 ans puis disparaît au-delà de 55 ans. En outre, à une période encore dominée par les maladies infectieuses, ceux qui survivent aux maladies contractées au cours de l'enfance acquièrent des immunités qui les rendent plus résistants par la suite.