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Une étude a été menée dans le Moyen-Ouest de Madagascar à 940 mètres d'altitude dans le village d'Ambohimena. Ce village est situé en dehors de la zone d'aspersions intra-domiciliaires d'insecticides rémanents. Deux vecteurs, An. funestus Giles, 1900 et An. arabiensis Patton, 1905 y sont présents. An. funestus est abondant au cours de la saison chaude et humide, avec deux pics d'abondance en décembre et avril. L'endophagie d' An. funestus est faible (taux d'endophagie = 35,3 %) . C'est une espèce endophile (Taux d'endophilie = 78 %) et anthropophile (taux d'anthropophilie = 64 %). Son infectivité est faible (taux d'infectivité = 0,20 %). Le taux d'inoculation spécifique de Plasmodium falciparum par l'espèce An. funestus a été de moins de 10 piqûres par homme et par an. Cette espèce présente une capacité vectrice maximale à la fin du premier tour de riz (janvier) alors que son abondance maximale est observée à la fin du deuxième tour (avril-mai) An. arabiensis est abondant entre décembre et janvier et est lié à la présence des gîtes pluviaux favorables au développement larvaire. C'est une espèce exophage (taux d'endophagie = 27,5 %) et zoophile (taux d'anthropophilie = 7,8 %). An. arabiensis jouerait un rôle secondaire dans la transmission du paludisme car la présence des plasmodies n'a pas été mise en évidence (effectif testé = 871). Dans ce village, la stabilité du paludisme est modérée ou intermédiaire ; plus proche de l'instabilité que de la stabilité avérée. Il est suggéré que la lutte antivectorielle soit étendue aux zones de transition stabilité-instabilité qui constitueraient un réservoir de vecteurs et de plasmodies, afin de prévenir l'émergence de nouvelles épidémies sur les Hautes-Terres.