La brutalité des modifications pluviométriques enregistrées en Afrique au début des années soixante-dix avait alors amené deux d'entre nous (P. H. et J.-P. C. ) à nous intéresser, pour les séries chronologiques de pluies annuelles, à des modèles faisant appel à des discontinuités et en particulier à des sauts de la tendance centrale. Nous avions dans ce but défini une procédure de segmentation, permettant d'identifier une ou plusieurs discontinuités de ce type dans une série chronologique, dont l'application à une cinquantaine de séries pluviométriques sahéliennes fut publiée en 1989. Cette étude avait permis de distinguer au cours du 20ème siècle une succession de 5 phases alternativement relativement sèches et relativement humides. Presque dix ans plus tard, il nous a semblé intéressant de reprendre cette étude sur les séries des mêmes stations lorsqu'il s'est révélé possible de rassembler de nouvelles données. Une telle étude a un double intérêt : d'abord faire une nouvelle analyse de l'évolution pluviométrique au Sahel au cours du 20ème siècle, mais aussi évaluer la robustesse de la procédure de segmentation. Cette nouvelle étude a pu être menée sur une vingtaine de séries. Elle montre que la phase sèche qui a débuté vers 1970 se poursuit. En ce qui concerne la procédure de segmentation elle se révèle particulièrement robuste puisque l'allongement des séries soumises à l'analyse n'a en général pas modifié l'identification des discontinuités initialement mises en évidence. (Résumé d'auteur)