Né en 1953, François Bon publie son premier livre, Sortie d'usine , en 1982. Étudier ses textes, c'est se consacrer à une œuvre qui donne une place éminente à une nouvelle confrontation avec le réel. Sans oublier « l'ère du soupçon » qu'a représenté le nouveau roman ni l'apport immense des « années théoriques », ses textes ne cessent de renouveler la manière dont la littérature réinvestit l'écart qui existe entre le réel et sa représentation, entre le monde et la langue, en assumant la rupture qui les sépare, mais sans conclure à l'impossibilité totale de nouer des liens, de construire des ponts, fussent-ils secrets ou fragiles. Les trois textes qui font l'objet de ce travail, Calvaire des chiens (1990), Temps machine (1993) et Paysage fer (1999), ont été choisis parce qu'ils constituent autant de manières dont la littérature peut aujourd'hui construire le rapport entre le réel et sa représentation et parce qu'ils sont des jalons majeurs dans l'œuvre de François Bon.