Techniques Sciences Méthodes, 6(6), p. 57-71, 2021
Dans le contexte de la directive cadre sur l’eau (DCE), nous avons mis en place une démonstration à l’échelle nationale afin d’identifier les atouts et les limites des échantillonneurs intégratifs passifs (EIP) pour la surveillance chimique réglementaire des eaux. Ainsi des déploiements de diffusive gradient in thin films (DGT), de polar organic chemical integrative samplers (Pocis) et de membranes silicone (SR) ont été réalisés sur 20 sites (une campagne), mais aussi en continu pendant un an sur trois sites (26 campagnes). En parallèle et pour comparaison, des prélèvements ponctuels d’eau ont été réalisés pour chaque campagne (lors des déploiements et récupérations des EIP). La pertinence mais aussi les limites de ces outils sont discutées au regard des aspects pratiques et des informations générées sur l’état de la contamination chimique des eaux. Les résultats confirment l’intérêt du recours à une surveillance chimique par EIP et démontrent leur applicabilité dans un contexte de réseaux de contrôle réglementaires. Hormis pour certains paramètres pour lesquels il existe des problèmes de contamination des outils, les EIP permettent un abaissement des limites de quantification et, principalement pour les Pocis et les SR, une fréquence de quantification augmentée, qui se traduit par la détection de davantage de molécules, et par des incertitudes diminuées sur les concentrations moyennes annuelles (MA). Enfin, l’évaluation de l’état chimique (comparaison des MA avec les normes de qualité environnementale (NQE)) à partir des MA déterminées par EIP est en cohérence avec celle déterminée à partir d’un échantillonnage ponctuel. Elle permet même dans certains cas de mieux qualifier un état alors que l’échantillonnage ponctuel ne le permet pas.