Climatologie, (19), p. 6, 2022
Depuis le début des années 2000, le « climato-pessimisme » est devenu un objet cinématographique de plus en plus prisé par les spectateurs, traduisant certaines angoisses de la société actuelle. Ainsi, les films catastrophe, dystopiques et post-apocalyptiques ne sont pas que de simples divertissements et manifestations de certains effets de mode, ils sont aussi le reflet des avancées scientifiques de leur temps. Dans cet article, 55 films ont été sélectionnés en fonction des différentes représentations du climat et des conditions météorologiques qu’ils proposent. Le climat est présenté et perçu très différemment d’un film à un autre. Bien que le changement climatique soit souvent devenu un contexte privilégié dans les scénarios des films récents, il n’est pas forcément mis en avant par rapport à d’autres menaces de grande ampleur auxquelles l’humanité pourrait faire face. Des conditions météo-climatiques hostiles confèrent en effet une ambiance adéquate qui s’ajoute aux multiples tourments subis par les protagonistes. L’analyse des phénomènes météo-climatiques fait ressortir certaines tentatives de se référer à des travaux et résultats scientifiques reconnus, si possible en lien avec des phénomènes aux impacts aussi spectaculaires que catastrophiques, et permet ainsi d’adresser des messages d’alerte et de mise en garde aux spectateurs. De nombreux films montrent aussi une certaine propension à plonger la Terre dans l’aridité. Au-delà de la pertinence scientifique plus ou moins valide d’une possible aridification selon le scénario concerné, l’esthétique des environnements désertiques (villes ensablées, tempêtes de poussière) est sans doute un effet délibérément recherché dans cette catégorie de films.