Sciences Eaux & Territoires, 43, p. 87-93, 2023
DOI: 10.20870/revue-set.2023.43.7627
Full text: Download
Les espèces exotiques envahissantes représentent une menace pour la biodiversité à l’échelle mondiale. Parmi les plantes problématiques en France et en Europe, les renouées asiatiques (Reynoutria spp.) posent un véritable défi, leur gestion étant coûteuse et d’efficacité aléatoire. Premièrement, les gestionnaires doivent choisir d’agir ou de ne pas intervenir. Pour décider, il leur faut mieux connaître les conséquences (y compris de la non-intervention) sur le fonctionnement de l’écosystème. Ensuite, ils doivent décider de la technique de gestion. Les techniques issues du génie végétal basées sur la réintroduction d’espèces végétales indigènes compétitives permettent de réduire la dominance de l’espèce exotique envahissante tout en réintroduisant de la diversité végétale. Si de nombreuses opérations de génie écologique ont été menées, leur efficacité pour restaurer le fonctionnement de l’écosystème n’a jamais été évaluée, encore moins sur la diversité et l’activité des organismes du sol. Cet article synthétise les résultats d’une étude portant sur les effets des renouées asiatiques et de la restauration des berges envahies par génie végétal sur la communauté végétale et le sol. Il s’appuie notamment sur une analyse fine de la chimie et de la faune du sol dans deux bassins versants (en Isère et dans le Rhône).