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À ce jour, les normes internationales de radioprotection sont essentiellement basées sur les connaissances des effets sanitaires des rayonnements ionisants issues des études de cohortes de survivants des bombardements atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki, qui ont subi des irradiations par voie externe à forts débits de doses. Or, les expositions aux rayonnements ionisants survenant en population générale et chez certains travailleurs correspondent généralement à de faibles doses, cumulées de manière prolongée dans le temps. Ces expositions peuvent avoir lieu par irradiation externe mais aussi par contamination interne. Les études épidémiologiques chez les travailleurs du nucléaire permettent notamment de mieux caractériser les effets de ces conditions d’expositions. Elles permettent ainsi d’évaluer l’adéquation des normes de radioprotection pour protéger les travailleurs, mais également la population générale adulte, contre les risques de cancer. Par ailleurs, elles permettent d’aborder de nouveaux questionnements de recherche en radioprotection, comme les potentiels effets non cancéreux. Enfin, ces études fournissent un bilan de santé général des populations de travailleurs du nucléaire. Cet article propose une vue d’ensemble des recherches épidémiologiques menées par l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) chez les travailleurs du cycle électronucléaire en France. Il dresse également quelques perspectives de développements possibles de ces recherches.