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L'homophobie : mieux la définir pour mieux la combattre

Published in 2014 by Daniel Borrillo
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Abstract

Audition devant la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme ; Ce n'est que vers la fin des années 1990 que le terme homophobie apparaît, pour la première fois, dans le dictionnaire de langue française. L'invention du mot semble appartenir aux psychologues étatsuniens K. T. Smith 1 et G.Weinberg 2 qui ont utilisé le terme pour la première fois au début des années 1970. L'homophobie désigne deux aspects différents d'une même réalité : une dimension personnelle de nature affective se manifestant par un rejet des homosexuels et une dimension culturelle, de nature cognitive, dans laquelle ce n'est pas l'homosexuel en tant qu'individu qui fait l'objet du rejet mais l'homosexualité comme phénomène psychologique et social. Cette distinction permet de mieux comprendre une situation assez répandue dans les sociétés modernes qui consiste à tolérer, voire même à sympathiser avec les membres du groupe stigmatisé, en considérant néanmoins problématique toute politique d'égalité à leur égard (comme on l'a vu notamment lors du débat sur le PaCS et plus récemment sur le mariage pour tous et la loi famille). Une première forme de violence à l'encontre des gays et des lesbiennes se caractérise par le sentiment de peur, de dégoût et de répulsion. Il s'agit d'une véritable manifestation émotive de type phobique comparable à l'appréhension que l'on peut ressentir dans les espaces fermés (claustrophobie) ou vis-à-vis de certains animaux (zoophobie). Ce sens originaire du terme homophobie est rapidement apparu comme extrêmement limité 3 , ne recouvrant que très partiellement l'étendue du phénomène. En effet, cette forme brutale de violence répond uniquement à une attitude irrationnelle qui trouve ses origines dans des conflits individuels.